Lors du Conseil de gouvernement le 24 janvier 2014, Isabelle Schlesser, directrice de l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem), a présenté la situation de l’emploi et du chômage au Luxembourg.
En effet, le marché de l’emploi au Grand-Duché se caractérise par une "évolution paradoxale", ce qui signifie que malgré une croissance de l’emploi, le nombre de chômeurs est en constante augmentation depuis 2006. Ainsi, le nombre d’emplois a augmenté de 1,7 % à 365.475 entre 2012 et 2013. Durant le même laps de temps, le taux de chômage est passé de 6,4% à 7,1%, soit à 19.287 chômeurs au total (par rapport à 16.963 personnes en 2012).
"Qualifications inadaptées des demandeurs d’emploi"
Une question se pose donc: "Pourquoi le taux de chômage ne baisse pas, si de nouveaux emplois sont constamment créés?" La principale raison qui est généralement avancée pour expliquer ce phénomène est celui de la divergence entre l’offre et de la demande. Ainsi, les qualifications requises pour des postes de travail vacants ne correspondent pas forcément à celles que les demandeurs de l’emploi ont acquises. L’Adem parle dans ce cas de "qualifications inadaptées des demandeurs d’emploi".
Afin de remédier à cette problématique, l’Adem propose de mettre l’accent sur la formation et l’apprentissage. Le but est celui d’adapter au mieux les compétences des demandeurs d’emploi aux besoins du marché de travail. C’est dans cette optique que l’Adem vise à offrir plus de formations aux demandeurs d’emplois, à analyser les besoins réels des entreprises, à sensibiliser les entreprises pour augmenter le nombre de postes d’apprentissage et à sensibiliser les jeunes aux avantages du système dual (système de formation professionnelle en alternance – école/formation).
La moitié des demandeurs d’emplois au Luxembourg (51,6%) a dépassé l’âge des 40 ans, 12,8% sont plus jeunes que 25 ans (le taux de chômage des jeunes dans l’Union européenne se situe autour de 23,5 %). 44,8% des demandeurs d’emploi ont un faible niveau de formation, 15,3% ont suivi une formation universitaire.
Lutte contre le chômage des jeunes
A côté de la formation des demandeurs d’emplois aux besoins du marché de travail, l’Adem se pose un autre défi majeur: la lutte contre le chômage des jeunes. Ainsi, la mise en place de la "Garantie Jeunesse" est prévue pour juin 2014. Celle-ci consiste à offrir à chaque jeune de moins de 25 ans une offre de qualité endéans de 4 mois. D’autres pistes d’actions sont par exemple l’utilisation plus systématique et coordonnée d’instruments comme le CIE (Contrat d’initiation à l’emploi, etc.) et une meilleure coordination des différents acteurs en charge des jeunes.
Défis internes à l’Adem
Une des priorités de l’ADEM est également de rendre plus efficace son fonctionnement interne. Dans ce sens, il est prévu de personnaliser le parcours des demandeurs d’emploi et de devenir un partenaire pour les entreprises qui recrutent. De même, l’ADEM met l’accent sur les mots-clés "réorganiser, informatiser et communiquer": nouveaux outils informatiques, une meilleure communication et accessibilité de l’information, e-Adem avec Portail de l’emploi et e-services, etc.